Un point noir
Le pont Mirabeau n’est pas connu des cyclistes tourangeaux pour être un axe « cycl’amical ». Le nombre de voies de circulation et la vitesse élevée des véhicules motorisés rendaient cet axe majeur difficilement praticable au quotidien par les cyclistes. Si ces derniers pouvaient circuler depuis quelque temps dans une voie bus/vélo, sens Nord/Sud, rien n’était prévu pour les vélos souhaitant rallier Tours Nord. Le peu de cyclistes osant s’aventurer sur ce pont roulait d’ailleurs bien souvent sur le trottoir par crainte du flot de véhicules motorisés.
Nouvelle bande cyclable…
Mais depuis quelques jours, une réorganisation des voies a été mise en pratique par la Ville de Tours. Les voies « voitures » ont perdu du gras si l’on ose dire, et l’espace libéré a été utilisé pour créer une bande cyclable sur la totalité du pont Mirabeau, sens Sud/Nord. Voici un exemple remarquable où l’on redistribue l’espace en fonction des usages, le tout à peu de frais. Les cyclistes peuvent ainsi rouler de façon plus sereine, les voies « voitures » plus étroites appellent moins les automobilistes à appuyer sur l’accélérateur, et les piétons profitent eux aussi de ce nouvel aménagement : la bande cyclable éloigne en effet le trafic motorisé du trottoir Est et leur permette de respirer un peu moins de gaz d’échappement.
… et nouveaux usages !
Nous avons rencontré hier un cycliste nous déclarant avoir emprunté seulement deux fois le pont Mirabeau en deux ans, l’évitant suite à la difficulté d’y circuler à vélo. En une seule semaine, après la création de la bande cyclable, il l’a emprunté 5 fois pour rentrer de son travail, mis en confiance par cette nouvelle bande cyclable ! La montée du Maréchal Juin, dans le prolongement du Pont Mirabeau, est en effet assez régulière et courte, et représente un bon itinéraire pour grimper sur Tours Nord. Ce qui rend cet aménagement cyclable d’autant plus pertinent.
Des difficultés.
Notre cycliste interrogé note tout de même que cette nouvelle bande cyclable est un peu étroite en son début, et les voitures venant du quai André Malraux auraient tendance à couper le virage et à rouler sur cette bande. Une attention particulière est requise lors du passage au droit des demi-échangeurs reliant le pont au quai Paul Bert. Si les cyclistes ont priorité sur les voitures souhaitant couper la bande cyclable pour quitter ou s’insérer sur le pont (Art R415-13 du Code de la Route), il s’agit également de rester vigilant à cet endroit un peu plus délicat à gérer.
N’hésitez pas à faire remonter vos impressions au CC37 si vous utilisez cette bande cyclable.
Beaucoup. Avec peu.
Ce nouvel aménagement démontre qu’il est (souvent) possible avec de la volonté et peu de moyens de redistribuer l’espace de façon plus équitable entre les différents usagers de la route. Un « coup de peinture » suffit parfois à faciliter les déplacements des cyclistes. Hélas, il faudra bien plus que de la peinture pour faire disparaître certains points noirs. On pense évidemment au Pont de St Cosme, ou l’inconséquence de quelques uns, ayant « oublié » d’assurer une place pour les déplacements des piétons et cyclistes, risque de coûter cher au contribuable lorsqu’il s’agira (enfin !) de réparer une telle erreur par la neutralisation d’une voie «voiture» de la rocade ou la création d’une passerelle à encorbellement pour les modes actifs.
D’où l’importance capitale de réfléchir, pour chaque nouvelle réalisation ou réaménagement, à la place des déplacements « alternatifs » à la voiture. Une bonne anticipation et une réflexion avisée pour chaque projet à venir pourra permettre de développer la pratique du vélo et de la marche, tout en économisant du temps, de l’énergie, et… beaucoup d’argent. 🙂
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