Tout usager régulier des Véloroutes et Voies Vertes le sait bien : rien de tel qu’un bon enrobé pour circuler ! Et c’est vrai : propre, durable, roulant, ce type de revêtement a tout pour plaire. Mais d’après beaucoup d’aménageurs, le bât blesse notamment au niveau de son impact écologique. L’enrobé polluerait l’eau ! Après les questions de coût et d’intégration paysagère, c’est l’un des arguments utilisé pour continuer, envers et contre tout, à réaliser de nouvelles voies vertes en sable stabilisé.
Pour préserver l’environnement, sommes-nous vraiment « condamnés » à circuler sur des Véloroutes et Voies Vertes poussiéreuses en été et détrempées en hiver, qui s’abîment vite et font perdre du rendement ? L’enrobé est-il vraiment coupable et à bannir ? En partenariat avec l’association France Nature Environnement et avec le concours du CEREMA, l’AF3V a mené l’enquête sur le sujet.
Une Voie Verte en enrobé pollue les eaux pluviales : FAUX !
Deux sources de pollution des eaux de ruissellement peuvent être liées à la question du revêtement. La première vient de la circulation sur la chaussée. Il est vrai que sur une route fréquentée par les voitures, le ruissellement des eaux de pluie entraîne avec lui hydrocarbures, huiles, métaux lourds et poussières de pneus et de plaquettes de freins jusque sur les bas-côtés. C’est cette pollution liée à l’automobile qui impose aux aménageurs de limiter le ruissellement par des techniques de gestion alternatives des eaux pluviales. Dans certains cas, ces eaux de ruissellement doivent être traitées avant un rejet au milieu naturel.
Lorsqu’une voie n’est fréquentée que par des piétons, des cyclistes et autres usagers des modes actifs, l’impact est nul. Les eaux qui s’écoulent de part et d’autre d’une voie verte en enrobé ne sont pas polluées. Elles peuvent même alimenter des mares et autres zones humides et ainsi, contribuer à la préservation de la biodiversité.
Une Voie Verte en enrobé pollue par relargage du matériau : FAUX !
La seconde source de pollution, c’est ce que l’on appelle le « relargage du matériau ». Le relargage, c’est lorsqu’un corps libère des composants polluants quand il est en contact avec un liquide. On connaît bien l’exemple du bisphénol des anciens plastiques… L’enrobé serait-il lui aussi concerné ?
Les données permettant de le vérifier sont nombreuses. Au cours de ses recherches, le groupe de travail interassociatif de l’AF3V et de FNE s’est notamment intéressée aux résultats d’expériences dites de « lixiviation (1) ». Durant celles-ci, le comportement d’échantillons d’enrobé au contact de l’eau est étudié, selon un protocole scientifique très complexe et précis. Le résultat, sans appel, a été confirmé par le CEREMA : l’enrobé est un matériau inerte qui ne libère pas ses composants chimiques dans l’environnement.
Et le stabilisé dans tout ça ? Même si les données scientifiques manquent sur le sujet, on peut au moins faire un premier constat : composé de sable et souvent de ciment, ce type de revêtement génère beaucoup de poussière… et le ciment contient des métaux lourds ! Alors pourquoi s’entêter à privilégier une solution dont l’innocuité environnementale n’est pas garantie ?
La campagne de l’AF3V : « Voies vertes, en route vers le vélotaf ! »
Avec sa campagne #VoiesVertesVélotaf, lancée début mars, l’AF3V interpelle les candidats aux élections départementales et régionales et les encourage notamment à « changer de lunettes » concernant l’enrobé.
Offrons-nous une vraie chance de développer le Vélotaf partout en France, y compris dans les zones rurales et périurbaines : offrons-nous la généralisation des aménagements en enrobé !
#VoiesVertesVélotaf : aidez-nous à faire changer les choses !
Pour soutenir la campagne, la partager par mail ou sur vos réseaux sociaux, une seule adresse : https://voiesvertesvelotaf.af3v.org
Source : AF3V
(1) Selon le Robert, la lixiviation, c’est « l’extraction d’un composé soluble à partir d’un produit pulvérisé, par des opérations de lavage et de percolation. »
Pour en savoir plus
- Isabelle et le vélo, Pour l’AF3V les voies vertes doivent devenir des voies de déplacement, 20 avril 2021 par Isabelle Lesens
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