Les fêtes sont finies, nous espérons qu’il y a eu beaucoup de vélos sous le sapin… Cette nouvelle année est l’occasion de faire le bilan de cette période de festivités et de la course aux cadeaux qui l’a précédée. Disons-le tout net : le mois de décembre à Tours n’est pas un cadeau pour les modes actifs, piétons et cyclistes.
Deux axes cyclables majeurs de la ville de Tours condamnés
Comme chaque année, le marché de Noël invite petits et grands sur le boulevard Heurteloup et le parvis de la gare devant le Vinci… Cet axe important devient alors interdit à la circulation cyclable. En pleine période festive, la municipalité ne pourrait-elle pas décider d’une zone de circulation apaisée de Jean-Jaurès à Edouard Vaillant ?
Un cycliste qui arrive du mail pour rejoindre la gare de Tours ou la place Jean-Jaurès doit s’insérer dans la circulation motorisée… alors même qu’aucun aménagement cyclable n’existe à cet endroit (que ce soit rue Edouard Vaillant ou boulevard Heurteloup) ! Or, le sentiment de sécurité est important pour le cycliste. Par cette obstruction, la ville condamne donc certains cyclistes à venir en voiture (un comble) ou préférer aller faire ses courses de Noël en périphérie.
Les cyclistes qui empruntent le boulevard Heurteloup doivent également composer avec les automobilistes qui se garent au milieu du mail malgré les panneaux d’interdiction de stationnement. La largeur de passage peut être réduite d’au moins 50% à certains moments.
Que ce soit le marché du mardi, les animations ponctuelles toute l’année (Vitiloire, par exemple) et le stationnement des visiteurs ou intervenants au centre de congrès Vinci, lors des fêtes de Noël et du Nouvel An, la gêne occasionnée pour les modes actifs est à son paroxysme. Et pendant ce temps-là, les 2×3 voies motorisées ne sont pas du tout impactées. Le trafic automobile maintient à cet endroit son lot de nuisances sonores, de pollution et d’insécurité.
Côté place Anatole France, on observe le même phénomène. La ville de Tours installe la patinoire de Noël entre les rails du tramway à l’entrée du pont Wilson et la fontaine de la bibliothèque municipale. A l’aide de barrières métalliques, le trottoir partagé entre les piétons et les cyclistes est condamné et réservé aux personnes qui viennent regarder les patineurs. Avec les badauds agglutinés, il est alors pratiquement impossible d’utiliser ce trottoir pour les piétons ou les cyclistes qui voudraient passer par là. Le long de la voie de tramway, des barrières sont aussi apposées pour protéger la foule et laisse un passage réduit entre 1 et 1,80 mètre par endroit. Mais apparemment, certains ont oublié que le pont Wilson est un des axes cyclables les plus importants de la ville avec plus d’un millier de passages de cyclistes par jour !
A l’opposé de la patinoire, sur l’autre côté de la rue, le petit train a été installé pour les fêtes de Noël… Nouvelle exclusion des piétons et des cyclistes… Entre la grille de l’attraction et les plots en béton, le passage n’est que de un mètre, ce qui est bien inférieur aux normes PMR*, rappelons-le, ce qui ne permet pas à un fauteuil roulant de passer correctement. Autant dire que ce trottoir qui est soi-disant partagé (sic !) entre les piétons et les cyclistes est impraticable jusqu’au démontage de l’animation.
Et pendant ce temps-là, les 2×2 voies motorisées ne sont pas du tout impactées.
Les stationnements gênants sur trottoirs et aménagements cyclables en plein boom
Si la ville voit une augmentation importante du trafic automobile pendant les fêtes de fin d’année notamment les week-ends, le développement des ventes sur internet a pour conséquence de multiplier les stationnements sur les trottoirs ou aménagements cyclables. En effet, les abords des points de retrait de colis sont perpétuellement encombrés de voitures ou camionnettes de livraison garées n’importe comment… « pour deux minutes » bien évidemment ! Ce stationnement gênant devrait être sanctionné de contravention de 4ème classe (montant de l’amende forfaitaire : 135 euros et éventuellement aussi retrait de points sur le permis). Pendant les fêtes de Noël, ce sont 15000 à 18000 colis qui sont livrés par la Poste à Tours. Chaque livraison ou récupération par un acheteur est une nuisance subie quotidiennement par les cyclistes tourangeaux !
Voilà donc ce que doit endurer le cycliste du quotidien pendant presque 7 semaines. Autant dire que certains doivent être bien découragés de prendre leur vélo pour se déplacer en ville, alors que c’est le mode de déplacement le moins polluant, le plus économe en espace, le meilleur pour la santé et le plus rapide.
A l’heure où les villes doivent faire des choix durables en terme de mobilité, il nous apparaît important que la ville de Tours revoie d’urgence le partage de l’espace public et développe une mobilité moderne soucieuse de l’environnement et du bien-être des citoyens.
Il est temps de faire le bilan des festivités de Noël à Tours et de réfléchir aujourd’hui aux dispositions à prendre l’année prochaine afin que la ville de Tours devienne enfin une capitale du vélo comme elle en affiche l’ambition.
* Largeur de passage : la largeur minimale du cheminement accessible est de 1,40 m libre de tout obstacle afin de faciliter les croisements (Source : arrêté du 20 avril 2017, applicable à partir du 1er juillet 2017)
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