L’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours présente le numéro 13 de Questions de Mobilité qui a pour titre : Pratique du vélo : vers un changement de braquet ?
Alors que l’usage du vélo s’invite de plus en plus dans les débats sur les espaces urbains, il semble que l’on atteint les limites du déploiement d’un réseau cyclable « par petites touches ».
La mise en œuvre d’itinéraires vélos « structurants » semble être la réponse susceptible de franchir un cap significatif en matière de mobilités douces. Quelques métropoles françaises se sont lancées dans ce processus, directement inspiré des pays nordiques. Passage en revue des enjeux et des réponses possibles.
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Contenus de la page
Sommaire
- Édito
- Pourquoi passer d’aménagements cyclables ponctuels à un réseau structurant ?
- Qu’est-ce qu’un axe cyclable structurant ?
- Exemples de Métropoles françaises engagées dans cette démarche
- Nantes
- Grenoble
- Strasbourg
- Copenhague, un modèle de développement urbain structuré autour du vélo
- Quels enseignements pour Tours Métropole ?
Introduction
L’usage croissant de la voiture a eu, au cours des dernières décennies, pour effet direct de réduire celui du vélo dans les villes européennes, et en particulier dans les villes françaises. Aujourd’hui, le vélo fait son retour progressivement, avec plus ou moins de rapidité selon les territoires, mais apparaît à nouveau comme un moyen de transport efficace et pertinent en milieu urbain.
Ainsi, les pouvoirs publics, appuyés par une législation qui s’adapte peu à peu (et qui pourrait accélérer les mesures en faveur du vélo au travers de la loi d’orientation sur les mobilités, en cours d’élaboration, et par le biais du plan vélo qui vient d’être annoncé), instaurent des politiques cyclables plus ou moins efficaces. Parallèlement, les demandes citoyennes s’expriment davantage, au travers de diverses enquêtes dans lesquelles la sécurité des itinéraires sort en tête des revendications.
Editorial de Philippe Briand
« Notre Métropole est à un carrefour des chemins en matière de stratégie cyclable. Les efforts faits, et qui sont bien réels sous la houlette et la détermination de Frédéric Augis, Vice-président aux mobilités, et Michel Gillot, Conseiller métropolitain en charge du réseau cyclable, doivent être poursuivis, renforcés et finalisés. Aujourd’hui, l’heure n’est plus à une politique de mesures additionnelles qui fut efficace, à n’en pas douter, mais plutôt à une politique d’envergure visant à doubler l’usage du vélo d’ici à 2023. Comme pour les autres grands projets, et je le répète souvent, la plus petite des politiques est toujours la plus coûteuse. Il faut donc voir grand. A l’échelle de notre Métropole. Et à la mesure de l’attente légitime de ses habitants. Or, force est de constater qu’en l’état actuel des choses, le réseau ne semble pas favoriser l’accroissement des usagers du vélo.
C’est pourquoi, le réseau cyclable ne peut être qu’un réseau structurant. C’est-à-dire fondateur d’une certaine idée de la perception de l’espace, de son usage, de son insertion dans le paysage métropolitain, de sa distribution dans tous les axes de son développement, de l’hyper-centre vers les territoires rurbains et ruraux. Il ne peut être que global pour être visible et doit être visible pour être accessible à celles et ceux qui veulent le découvrir, se l’approprier, le vivre quotidiennement. Rejoindre le centre de Tours en trente minutes environ, et de n’importe quel point du territoire, voici l’enjeu qu’il nous appartient de fixer !
Très concrètement, ce réseau doit être d’un haut niveau de sécurité et de confort, condition absolue de sa promotion et de son attrait. Il doit l’être pour convaincre les usagers de laisser leur voiture au garage et pour inciter à la découverte des richesses, souvent insoupçonnées, de notre territoire. Ainsi, la mise en œuvre d’un réseau cyclable à la mesure de notre ambition, demande du temps et se planifie sur un vrai schéma directeur, cadre dans lequel s’inscriront l’ensemble de nos actions. Véritable acteur de notre stratégie territoriale, il participe complètement de notre attractivité, de celle qui fait des circulations douces en général et de la pratique du vélo en particulier, un nouvel art de vivre véritablement à l’image de l’histoire de notre territoire et de sa vision de l’avenir. »
Philippe Briand, Président de l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours / Président de Tours Métropole Val de Loire
Quels enseignements pour Tours Métropole ?
Comme dans la plupart des métropoles françaises, l’usage du vélo semble croître sur le territoire tourangeau. En 2008, une enquête sur les déplacements des habitants a mesuré la part de marché du vélo autour de 4% (une nouvelle enquête devrait réactualiser ce chiffre prochainement). Cette enquête place notre territoire parmi les plus cyclables de France (Tours occupe également la 6ème position dans le classement des villes où les actifs utilisent leur vélo pour aller au travail). C’est ainsi que les pouvoirs publics tourangeaux ambitionnent de doubler l’usage de la bicyclette d’ici à 2023.
Les principes d’élaboration du schéma directeur cyclable de Tours Métropole
[…] Pour élaborer son schéma directeur, la Métropole de Tours pourrait se baser sur 4 réseaux majeurs :
- Les itinéraires « Eurovéloroutes »,
- Les boucles cyclotouristiques,
- Les entrées et sorties depuis Tours,
- La grille des axes « Écomobiles » plaçant plus de 200.000 habitants de la métropole à moins de 3 minutes d’au moins un itinéraire cyclable structurant.
Toutefois, la mise en œuvre d’un réseau cyclable structurant nécessite la mobilisation de moyens financiers importants. Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) préconise d’y consacrer environ 10 € par an par habitant.
Pour en savoir plus
- Mathieu Giua. 140 millions d’€ d’investissements pour le plan Vélo à Tours. Info Tours, 17 janvier 2019.
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