Les cyclistes dépensent d’avantage que les automobilistes dans les commerces de proximité.
Si cette affirmation vous étonne et vous questionne, lisez ce qui suit…
Vous avez sûrement déjà entendu cette célèbre phrase de Bernardo Trujillo, un des fondateurs et théoricien de la grande distribution moderne :
No parking, no business.
Cela signifie en français : pas de parking = pas de commerce.
Bernardo Trujillo avait vu juste dans une certaine mesure : grâce aux parkings géants, les zones commerciales péri-urbaines ont réussi à attirer les clients, que ce soit à Tours ou ailleurs dans le monde.
Mais cela n’a pas été sans conséquence, puisque ce fût au détriment du commerce de proximité, qui rencontre depuis des années de sérieuses difficultés dans l’agglomération tourangelle et plus généralement en France.
Petite parenthèse : M. Trujillo avait une autre citation fétiche : « l’avenir est au tout automobile ». Avec le recul dont nous disposons aujourd’hui et le nombre de faits qui ont démenti cette prédiction, on peut se dire que décidément, personne n’est infaillible, pas même Bernardo !
Nous, cyclistes, aimons nos commerces de proximité.
Il en va de l’intérêt des cyclistes de disposer de commerces de proximité. Se rendre à vélo dans les zones commerciales excentrées, c’est long et souvent rendu pénible par une circulation automobile dense et rapide. C’est une des raisons pour lesquelles le Collectif Cycliste 37 souhaite à tout prix que les commerces de proximité se dynamisent à nouveau. Qu’il est pratique, en quelques coups de pédales, d’avoir à sa disposition une myriade de commerçants et de forains ! Que de temps et d’énergie gagnés !
Certains besoins en transport nécessitent parfois l’usage d’une voiture de part les charges transportées (matériel professionnel…) ou de part leur nature (trajets longs…).
Pour tous les autres déplacements, le vélo est l’une des solutions possibles. Et il se trouve même que dans de nombreux cas, les retombées économiques directes pour les commerces de proximité sont supérieures lorsqu’un Tourangeau donne préférence au vélo plutôt qu’à la voiture.
Étonnante assertion, n’est ce pas ? Et pourtant, c’est véridique. Démonstration…
Deux alternatives
Deux choix s’offrent à nous pour relancer nos commerces de quartiers.
Le premier des choix est de continuer à injecter davantage de voiture dans la ville, sans réellement prendre en compte les piétons et les cyclistes. Une méthode qui a été testée dans toutes les villes de France depuis les années 1950. 60 ans plus tard, on peut estimer que ce remède n’a eu aucun effet bénéfique pour les commerces de proximité : même dans les années 80-90, lors du pic de l’utilisation de la voiture en ville, les commerces continuaient à décliner !
La deuxième possibilité est d’encourager les Tourangeaux à acheter «local» et à se rendre à pied ou à vélo chez les commerçants de quartier. Un Tourangeau qui utilise des modes de transport actifs se dirige tout naturellement vers les commerces de sa zone d’habitat. Les Tourangeaux empruntant systématiquement leur voiture pour se déplacer connaissent généralement mal leur propre quartier, et ignorent bien souvent que ce qu’ils sont allés chercher dans les lointains centres commerciaux, ils auraient pu le trouver à quelques pas ou quelques tours de pédalier de chez eux, chez un «petit» commerçant.
Faire redécouvrir la ville aux Tourangeaux à l’aide des déplacements actifs, c’est donner plus de visibilité aux commerces !
Les cyclistes et les piétons dépensent plus que les automobilistes…
Les mythes ont la vie dure. Un exemple : beaucoup de commerçants sont persuadés qu’un automobiliste consomme plus qu’un cycliste. C’est faux, et c’est prouvé. Une étude de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’Énergie), du CNRS et de la FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette) a démontré que les cyclistes dépensaient en moyenne plus que les automobilistes ! Les résultats de cette étude qui balaye les idées reçues sont accessibles ici-même. L’étude complète est accessible ici (83 pages)
À vélo, on ne peut rien transporter ?
Puisque c’est le vélo qui porte les sacs de courses, le cycliste n’a aucun effort supplémentaire notable à fournir pour rentrer à son domicile une fois ses emplettes effectuées. Il existe un nombre incroyable d’accessoires pour porter ses courses : sacoches, caddys, remorques, vélos cargos… Contactez-nous si vous souhaitez en savoir plus, ou renseignez-vous auprès de votre marchand de vélo 😉
En ville, « No parking à vélo, no business »
Les cyclistes au quotidien sont sensibles à la présence de stationnement vélo à proximité des commerces. C’est un des critères déterminants pour leur choix du lieu d’achat ! Si vous êtes commerçants et que vous ne disposez pas de stationnement vélo à proximité, contactez notre association ! Nous pourrons vous aider à obtenir ce stationnement si il doit prendre place sur la voirie, ou vous conseiller sur les modèles d’arceaux vélos à utiliser si il est destiné à être installé sur un terrain privé.
Les grandes surfaces se mettent au vélo… les petites également !
L’Intermarché de Ste-Maure-de-Touraine a compris que les cyclistes étaient de bons clients, et propose le service Koursavélo. Le principe : Intermarché prête un chariot à placer derrière son vélo pour rapporter ses commissions chez soi. À Tours, une initiative remarquable vient du magasin d’accessoires de cuisine Husson. Ici, il s’agit de livrer les clients à domicile et… à vélo ! Ce même magasin a en outre la chance de disposer à proximité immédiate d’arceaux vélos ce qui permet à certains de ses clients (et adhérents du CC37) de s’y rendre!
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.