A l’approche des élections régionales, dont les transports seront un des enjeux majeurs, la FNAUT, la FUB et l’UFC-Que Choisir, promotrices des transports durables, ont dévoilés une étude inquiétante sur la qualité de service des TER. Alors que la fiabilité réelle des trains régionaux dépasse à peine les 80%, le sursaut doit venir d’une amélioration de la qualité de service et d’une meilleure interopérabilité avec le vélo. Les trois associations appellent les candidats de toutes les régions à s’engager résolument pour une « nouvelle donne » du TER.
Les élections régionales des 20 et 27 juin prochains sont l’occasion d’interroger la pertinence et l’efficacité des politiques de transport menées par chaque région. Depuis 2002 en effet, les Conseils régionaux, autorités organisatrices des transports, détiennent la compétence d’organiser les Trains express régionaux (TER) : les Régions décident de l’étendue de l’offre, de la politique tarifaire et qui financent le TER (4,8 milliards d’euros par an).
Près de vingt ans après cette « régionalisation » du TER, un bilan peut être tiré, qui laisse apparaître une tendance préoccupante. Si les causes sont nécessairement multiples (évolution du prix du carburant, grèves plus ou moins fortes selon les années, développement du co-voiturage et des « cars Macron »), les lacunes en termes de qualité de service apparaissent comme une explication majeure de ce plafond de verre. En effet, en 2019, près d’un TER sur dix n’a pas pris le départ. Et pour ceux qui ont roulé, le taux de retard atteint 10 %. De plus, l’intermodalité, particulièrement entre le vélo et le train, est toujours aussi difficile, du fait par exemple de difficultés de stationnement en gare ou de la faible capacité d’emport de vélo dans les trains.
Les propositions pour une « nouvelle donne » du TER
Le TER, et sa combinaison avec le vélo, est une solution indispensable à une mobilité durable, sobre et économique pour les usagers. C’est pourquoi nos associations appellent à une « nouvelle donne » du TER, qui doit viser à augmenter de 50 % la fréquentation d’ici à 2030, alors qu’elle stagne depuis près de dix ans. A l’échelle du pays, cela permettrait d’économiser près d’un million de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions liées au transport de près d’un demi-million de Français. Cinq conditions doivent selon nous être réunies pour cela :
- Améliorer enfin la fiabilité des TER, pour en faire une solution crédible pour les utilisateurs quotidiens ;
- Faciliter, à tous niveaux, l’intermodalité entre le vélo et les trains régionaux, pour permettre des trajets écologiques de bout en bout ;
- Rendre plus justes les abonnements, pour tenir compte de la qualité de service et des événements imprévus ;
- Améliorer l’articulation pratique entre trains régionaux et trains grandes lignes, pour favoriser le report d’un mode sur l’autre ;
- Mieux associer les représentants d’usagers aux décisions structurantes en matière de transport, pour assurer une bonne prise en compte de leurs attentes.
Résolues à relancer par la qualité la fréquentation des trains régionaux, la FNAUT, la FUB et l’UFC-Que Choisir, par l’intermédiaire de leurs échelons locaux et régionaux, appellent les candidats aux élections régionales à s’engager à mettre en œuvre dix demandes concrètes pour une « nouvelle donne » du TER dans leur région.
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