La semaine prochaine, la proposition de loi relative aux Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) sera examinée en Commission à l’Assemblée Nationale. Alors qu’elle se donne comme ambition de proposer des services de mobilité dans une logique « multimodale » pour les habitants des territoires métropolitains, elle ne mentionne pas à ce stade le vélo. La FUB a transmis un argumentaire et une série d’amendements aux députés devant examiner le texte afin que soient intégrés les aménagements, les services et les stationnements vélo dans la définition des SERM. Résumé de notre position.
Le 25 avril dernier, une proposition de loi relative aux Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) a été déposée à l’Assemblée Nationale. Elle vise à concrétiser les annonces du Président de la République sur la création de « RER-Métropolitains ». Son ambition est de décongestionner les métropoles et de se tourner vers des mobilités décarbonées en améliorant la desserte et en favorisant l’intermodalité autour de transports collectifs à haut niveau de service, et en premier lieu le ferroviaire. Pourtant, alors que l’efficacité de la combinaison du vélo avec les transports collectifs n’est plus à démontrer, la bicyclette n’est pas à ce stade pas mentionnée dans le texte. Afin de proposer une offre complète alternative à la voiture, la FUB plaide pour l’intégration du vélo aux SERM en tant qu’allié incontournable des transports collectifs.
Intégrer le vélo à la définition des SERM, une nécessité pour proposer une offre intermodale et multimodale complète
Les transports collectifs et le vélo disposent de qualités intrinsèques qui sont renforcées lorsque les deux modes sont combinés. Par exemple, si le train permet d’effectuer rapidement de longues distances, le vélo garantit quant à lui une desserte fine du territoire. Il constitue ainsi le mode idéal de rabattement ou de diffusion depuis et vers les gares. Cette complémentarité est à l’origine de l’attractivité renforcée des deux modes qui n’est plus à prouver. En 2016, l’ADEME indiquait dans son étude sur les services vélo que 8 places de stationnement vélo sécurisées créées en gare faisaient gagner un usager régulier au TER.
La FUB, soutenue par la FNAUT, plaide ainsi pour le déploiement d’un véritable système « transports collectifs + vélo » intégrant quatre dimensions importantes :
- L’aménagement d’infrastructures de rabattement et de diffusion aux abords des gares, arrêts et pôles d’échange, voire la création de véritables réseaux vélo à haut niveau de service sur le modèle du projet francilien de « Réseau Express régional Vélo » porté par le Collectif Vélo Ile-de-France ;
- Le déploiement de stationnements capacitaires et qualitatifs à proximité et dans les gares, arrêts et pôles d’échange ;
- Le renforcement des capacités d’emport à bord des trains et des cars express, adaptées aux pratiques et aux besoins propres à chaque territoire ;
- Le développement de la location de vélos en gare inspiré par les modèles de l’OV Fiets néerlandais ou du BlueBike belge.
Ce n’est que de cette manière que nous offrirons un réel panel de choix aux usagers et réussirons à réduire la dépendance à la voiture individuelle.
Tirer les leçons de l’expérience du Grand Paris Express et donner les moyens à la SGP d’agir pour la complémentarité du vélo et des transports collectifs
Afin de garantir la mise en œuvre effective des différentes dimensions du système « vélo + transports collectifs », il est nécessaire de donner les moyens d’agir aux sociétés de projet qui seront en charge du pilotage des SERM. Le gouvernement souhaite confier ce chantier à la Société du Grand Paris (SGP), afin de s’appuyer sur son expertise, son ingénierie de projet et ses capacités de financement. Force est de constater que l’intégration du vélo dans le cadre du Grand Paris Express a été insuffisante, notamment en raison des limites des missions de la SGP en matière d’intermodalité. La SGP ne peut par exemple pas intervenir au-delà de 300 mètres autour des gares, ce qui limite la possibilité de contribuer à des aménagements de rabattement cyclable, dont la zone de pertinence serait d’au moins 5 kilomètres. L’anticipation des besoins de stationnements, à la fois capacitaires et qualitatifs, et leur intégration aux projets de gares et de pôles d’échanges seront aussi essentielles à la réussite des SERM.
Associer les usagers pour garantir la réussite des projets
La FUB rappelle l’importance de l’intégration des associations d’usagers du vélo, et plus largement des associations d’usagers des transports, au suivi des projets de SERM dans chaque territoire. Les usagers sont les plus à même de faire remonter leurs besoins et d’exprimer leur opinion sur les infrastructures qui leur seraient les plus utiles et qui leur sont destinées. A ce titre, les « collectifs régionaux » de la FUB seront des interlocuteurs pertinents et attentifs à la bonne intégration du vélo dans les projets de SERM.
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